mercredi 1 décembre 2010

série épiceries : CHEZ PHILO


Nous commençons la liste des épiceries présentes à ALLASSAC, l'on va dire au 20 ème siècle!!!
Je voulais commencer par celles présentes sur la route de Donzenac et de façon incroyable un Monsieur m'a contactée au sujet de l'épicerie de sa grand mère.

Cette épicerie se situait en face de l'ancienne mairie (donc sur la route de Donzenac) et on l'appelait communément "CHEZ PHILO" du nom de la dame qui la tenait : Philomène Reygner.
Monsieur et Madame Reygner, originaires d'ALLASSAC y étaient revenu après avoir été mandataires aux Halles à Paris.
Photo du haut : François REYGNER et Louise Soulier ( parents de Henri ), mercier puis carrier et pour finir négociant
Photo du milieu :
Philoméne et Henri (dit jean) aux halles de paris, le couple sur la gauche
Photo du bas :
Ecole de filles Allassac, Philoméne est la deuxième à gauche rang du haut avec un nœud dans les cheveux.

Leur petit fils venait avec ses frères et sœurs en vacances à ALLASSAC et il en garde de merveilleux souvenirs. Il les a consignés dans une nouvelle d'une dizaine de pages "Mémoires d'enfance" qu'il a bien voulu me confier.

Cette lecture m'a beaucoup émue car j'y ai retrouvé des souvenirs (ma famille étant elle aussi commerçante) et aussi des personnages d'Allassac dont nous reparlerons.
Pour illustrer la vie à travers ces épiceries, j'ai donc retranscrit quelques extraits de "Mémoires d'enfance" relatifs à la vie chez Philo.


Que Monsieur Reygner soit ici vivement remercié "les anciens ne sont pas oubliés".

Par contre, juste une précision, ne jamais parler d'ALLASSAC comme d'un village !!!!comme je l'ai déjà expliqué, ALLASSAC a des villages et est au minima un bourg!! Ma mère qui se drape dans sa dignité de gardienne du temple en a fait le combat de sa vie et comme je la soupçonne de lire à l 'occasion ce blog, je ne voudrais pas être coupée d'une des plus importantes sources d'information sur LA PLUS BELLE VILLE DU MONDE


"Ce qui me fascinait par-dessus tout, c'était l'odeur qui flottait dans cette minuscule officine. On trouvait une multitude d'articles sur les rayons. Savon de Marseille, « le chat » en gros cube, sac de riz, de haricots, de pommes de terre...Le tout vendu au détail et emballé avec soin dans des sacs en papier imprimés de fruits ou, servi à même le cabas,une fois pesé sur la vieille balance Testut.

La vitrine de droite était réservée aux confiseries en tous genres. Grosses fraises rouges en sucre qui laissaient la langue colorée, carambar, roudoudou, nounours en guimauve, mistral gagnant...dont nous étions mes frères et soeurs les plus gros consommateurs.

La vente était le domaine réservé de grand-mère Philomène..elle ne restait pas dans le magasin entre deux clients à servir. Entre temps, elle s'affairait dans l'arrière boutique qui avait été aménagée en cuisine. Cela lui permettait de préparer le repas de midi, tout en accueillant « ses » clientes. Le fait est, que la quasi totalité des personnes franchissant le seuil de la boutique était des femmes, et souvent les mêmes.

Chaque quartier du village avait son épicerie. On en dénombrait six à cette époque ... l'épicerie de mes grands parents avait pour enseigne « ALIMENTATION PRIMEURS » inscrit au fronton en lettres jaunes sur fond orange. Cette appellation indiquait clairement les articles en vente. Il ne serait pas venu à l'idée de vendre des produits réservés à d'autres commerçants. Le boulanger vendait sa farine, ses tourtes et ses pains de cinq livres. Le charcutier, ses pâtés, ses jambons et les dérivés du porc. Le boucher, la viande (dont il connaissait la provenance)...

Chaque fois qu'elle entendait le cliquetis des lames en plastique multicolores, qui barraient l'entrée de la porte de l'épicerie, ma grand mère abandonnait le fourneau. Au cas où trop occupée, elle n'aurait pas entendu la nouvelle venue, celle ci se manifestait par un « t'es là Philo ». Alors s'engageait une longue conversation interrompue seulement par l'arrivée d'une autre cliente qui prenait le relais et ainsi de suite toute la matinée jusqu'au repas …

Le magasin restait ouvert en semaine pendant l'heure du déjeuner. Ce n'était pas rare de voir grand mère se lever trois ou quatre fois pour servir, avec une parole aimable, la cliente qui s'arrêtait de retour des champs pour acheter une babiole manquante. Ce n'était pas par appât du gain mais pourquoi fermer alors que l'on était là de toutes façons. La notion de rendre service avait un sens réel...En été, les adultes prenaient une chaise et mettaient devant la boutique pour « bavasser » avec les voisins ou simples passants...."

Mémoires d'enfance de Bernard Reygner.

Si vous souhaitez que je vous adresse l'intégralité de la nouvelle, vous pouvez me le demander à : allassacplusbellevilledumonde@gmail.com

1 commentaire:

  1. Les temps ont bien changés et les gens aussi. La dernière commerçante ALLASSACOISE à s'asseoir ainsi sur une chaise devant son échoppe après les heures d'ouverture était certainement madame VACHERIE (Bureau de tabac de la bascule).
    Il me tarde de voir les photos de l'épicerie, sise avenue Robert de Lasteyrie, où nous achetions, de temps à autre, contre quelques centimes de francs, des bonbons. Je crois que c'était Chez Mme LASTERNAS?? Même le bâtiment n'a pas résisté à l'évolution.
    Tous ces commerces ont été noyés dans la soif de consommation et la grande distribution. Au final, je ne suis pas certain que le consommateur soit gagnant, ni sur les prix, ni sur la qualité des produits et encore moins sur le service (de proximité).
    Alors, à qui la faute?? Le consommateur qui en veut toujours plus ou la grande distribution qui fait tout pour conquérir d'autres marchés et ainsi augmenter ses profits?????

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