mercredi 30 mars 2011

Allassac, Du Nord au Sud, même combat

Je reçois à travers ce blog beaucoup de courriers, la plupart du temps d'hommes et de femmes qui ont vécu "jeune" à Allassac.


Nous sommes originaires d'une région où l'on savait, dés notre plus jeune age que si l'on faisait des études, l'exil serait aussi l'issue.
Effectivement peu, dans ce cas sont restés dans La Plus Belle Ville du Monde et cela aussi interpelle mais c'est un autre problème ....
L' attachement à Allassac de mes lecteurs, souvent parce que leurs parents y vivent encore, et le plaisir qu'ils me disent avoir à lire ce blog ayant ainsi des nouvelles m'ont encouragée à continuer alors qu'à l'origine celui-ci était "un devoir de vacances".

Ma cousine qui habite un département limitrophe m'écrit "Ton blog fonctionne super fort et apparemment tout le monde en parle !!! tu vas devenir aussi célèbre qu'Ardison !!!!"
Ben voyons, nous avons le triomphe modeste dans la famille !

En illustration de "mes préoccupations", j'ai choisi de vous faire partager cette lettre que j'ai reçue il y a une quinzaine de jours et qui traduit bien aussi vos préoccupations.
C'est souvent "l'œil extérieur" ou celui de l'exilé qui permet d'avancer et apporte une vision plus élargie des problèmes et de leur résolution.

Bonjour,

La lecture de vos derniers articles donne froid dans le dos. La situation "des pommiers" est encore pire que ce que je pensais.
Je veux profiter de ce mail pour vous remercier pour votre blog que je lis depuis
18 mois environ et qui apporte des nouvelles allassacoises que l'on ne trouverait
nulle part ailleurs.
Nombre de vos lecteurs non Allassacois y ont des attaches familiales. Ce n'est pas
mon cas, mais la "plus belle ville du monde" (mâtin, quel titre !) m'est cependant très chère.
J'y ai passé les 2 mois d'été pendant de très nombreuses années (années 70-80).
Même si mes visites sont maintenant brèves et espacées, je suis resté
très attaché à ce territoire de Corrèze, dont je pense connaître encore les
recoins et les chemins pour les avoir tant parcourus et que j'ai toujours plaisir à retrouver.
Si je vous remercie, c'est aussi pour m'avoir, en quelque sorte, ôté un doute, une sorte de complexe.
Au fil des années et de mes passages en Allassac, j'ai évidemment constaté (comment l'éviter ?) l'invasion des pommiers dénaturant le paysage des coteaux, ravageant le bocage (dont on connaît les vertus en terme d'équilibre, de protection des sols et de diversité).

Cela m'a chagriné et, pour tout dire, mis en rage.
Mais je ne savais pas comment analyser cette réaction. N'était-ce pas là un simple effet de la nostalgie des
années de l'enfance ? N'était-ce pas la tentation de vouloir conserver les lieux comme un musée ?
Et de quel droit, moi qui n'étais plus que de passage, pouvais-je avoir une opinion sur le sujet ?
Un peu plus tard mes parents, qui passent encore leurs étés dans "la plus belle ville du monde", m'ont parlé des traitements à répétition et des voisins qui se plaignaient.

La lecture de votre blog a achevé de confirmer la réalité du problème, et je suis heureux de voir qu'un mouvement se met, même timidement, en place et que vous contribuez à sensibiliser les opinions sur le sujet.

Bon courage à vous et aux Allassacois(es).
Vos parents viennent régulièrement à Allassac où ils sont très appréciés. Votre analyse est sûrement partagée par beaucoup.
Lorsque je vais en Bretagne, je trouve honteux ce que l'on a laissé faire à l'élevage industriel de porcs et je n'ai jamais compris pourquoi les bretons si fiers de leur région aient mis tant de temps "à se réveiller".
J'ai pensé qu'ici nous étions aussi "indifférents" et "peu respectueux" de cette magnifique campagne qui est la notre sans nous appartenir cependant.

J'avais en partie tort, en discutant avec les uns et les autres comme le font vos parents, je vois bien que beaucoup sont conscients du problème, le malheur c'est qu'il y a un certain fatalisme "tu sais contre les paysans on ne peut rien faire" mais ce ne sont pas des paysans qui sont à l'origine de ces plantations qui comme vous le dites, dénaturent notre territoire.
Espérons que la notion de bien collectif triomphera des intérêts sectoriels et individuels.

1 commentaire:

  1. vous avez raison de faire la différence entre agriculteurs et "industriels de la pomme" qui sont à l'origine de nos déboires, bravo pour votre blog et merci, nous soutenons comme beaucoup silencieusement votre combat, cordialement

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