Suite à un mini concours en octobre, proposant de raconter un souvenir lié à un lieu d'Allassac, le mail le plus émouvant et intéressant que j'ai reçu est celui que vous allez découvrir ci dessous lorsque le CEG était avenue du Saillant et qu'il y avait un internat. Maintenant le bâtiment a été transformé en appartements, très bien parait-il.

"C'était au beau milieu de l'été 1961
, âgée de 10 ans et habitant un petit village de Saint Pantaléon De
Larche, mes parents m'avaient envoyée en colo à Saint Georges De
Didonne près Royan ... à la fin du séjour , ma voisine de chambre
qui habitait Voutezac me dit "A la rentrée je vais au CEG
d'Allassac" ce à quoi je répondis " moi aussi !"
Nous étions intimement convaincues
que l'autre mentait et que nous ne nous reverrions jamais ...
A la mi septembre , la rentrée
scolaire était tardive à l'époque, nous nous sommes retrouvées au CEG
d'Allassac !
Je quittais ma famille pour 15 jours
d'internat réservé exclusivement aux filles , les sorties ayant lieu
le samedi à midi tous les 8 ou 15 jours .
Deux semaines sans pouvoir franchir
le seuil du collège ... pas de télévision, de téléphone et autres ordinateurs !
La correspondance épistolaire était
la seule admise.
Le jour de la rentrée mes parents
ont installé le lit et la literie qu'ils avaient achetés ,
dans le dortoir une grande pièce hébergeant 20 ou 25
pensionnaires.
Les lavabos et les toilettes
étaient spartiates. Le jeudi , jour de repos , nous allions aux "bains
publics" pour prendre une douche . A l' emplacement actuel de la
cuisine de la salle des fêtes ...
Outre mon trousseau
d'interne je possédais une boîte en bois dans laquelle je tenais
fermé avec un cadenas : un morceau de beurre pour le petit déjeuner ainsi
que divers petites douceurs pour le goûter rapportées lors de ma sortie dans ma
famille.
Le collège ( CEG = Collège
Enseignement Général) était vaste , sombre mais propre. La directrice, Madame
Laumond, veillait à l'ordre et à la propreté . Le confort était spartiate ,
les dortoirs chauffés avec un poêle à bois, le ménage et la vaisselle
assurés en partie par les élèves ... l'école de la vie !
Les dortoirs étaient situés au rez
de chaussée , le réfectoire la cuisine l 'appartement de la directrice et
certaines chambres au premier étage.
On ne plaisantait pas avec la
politesse , au moindre manquement nous pouvions être convoqués dans le bureau
de Madame Laumond. C'était 3 ou 4 pages du livre d'histoire à copier ou à
réciter ... mais cela pouvait aller jusqu'à la privation de sortie le samedi
... pas de punitions corporelles ou brimades mais cela pouvait être des travaux
d'intérêt général ( ménage...) ...
Il faut dire que la directrice
habitait dans le collège et rien ne lui échappait .
Les repas se passaient au réfectoire
, une grande salle avec des tables de 10 ou 12 . La nourriture cuisinée sur
place était simple et suffisante pour nourrir les corps et les esprits.
Le dimanche les internes qui le
souhaitaient pouvaient assister à la messe de 11h à l'église d' Allassac.
Les dimanches après midis d'hiver nous allions parfois au cinéma dans la salle
du Combattant. Aux beaux jours la surveillante nous emmenait en promenade en
rang par deux direction Le Bouchailloux ou La Roche ...
Il y avait des salles de cours
dans l'ancien bâtiment mais aussi dans le bâtiment plus récent qui accueillait
l'école primaire de filles. Entre les 2 bâtiments , la cour de récréation était
commune à tous servait également d'aire de sport.
Ainsi est allée ma vie pendant
quelques années avant de rejoindre d'Arsonval et plus de liberté après mai 1968
..
Le hasard a voulu que j'y retourne
quelques années plus tard ... pour y enseigner !
Amitiés à tous
Marie josée BOUDY ( née BLANC)
Ah ah la boîte en bois ...ça ne m'étonne pas de toi Marie-Jo!!!! J'y étais quelques années plus tard...seulement quelques années... et je me souviens du grand escalier sur le côté du bâtiment, seul moyen d'accéder alors à la coopérative scolaire qui logeait sous les toits! Pendant des années cet escalier que je m'imaginais s'écrouler dans le vide m'a terrifiée...de nos jours, où il va bientôt falloir passer un agrément pour emmener nos chères têtes blondes aux toilettes cet escalier terrifiant serait prohibé!!!! Bien amicalement Sabine
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