lundi 3 février 2014

le CEG des années 60




"C'était au beau milieu de l'été 1961 , âgée de 10 ans et habitant un petit  village de Saint Pantaléon De Larche,   mes parents m'avaient envoyée en colo à Saint Georges De Didonne près Royan ... à la fin du séjour , ma voisine de chambre  qui habitait Voutezac  me dit "A la rentrée je vais au CEG d'Allassac" ce à quoi je répondis " moi aussi !"

Nous étions intimement convaincues que l'autre mentait et que nous ne nous reverrions jamais ...

A la mi septembre , la rentrée scolaire était tardive à l'époque, nous nous sommes retrouvées au CEG d'Allassac !

Je quittais ma famille pour 15 jours d'internat réservé exclusivement aux filles , les sorties ayant lieu le samedi à midi  tous les 8 ou 15 jours  .

Deux semaines sans pouvoir franchir le seuil du collège ... pas de télévision, de téléphone et autres ordinateurs !

La correspondance épistolaire était la seule admise.

Le jour de la rentrée mes parents ont installé  le lit et la literie  qu'ils avaient achetés , dans le dortoir  une grande pièce  hébergeant 20 ou 25 pensionnaires.

Les lavabos  et les toilettes étaient spartiates. Le jeudi , jour de repos , nous allions aux "bains publics" pour prendre une douche . A l' emplacement  actuel de la cuisine de la salle des fêtes ...

Outre  mon trousseau d'interne je possédais une boîte en bois dans laquelle je tenais fermé avec un cadenas : un morceau de beurre pour le petit déjeuner ainsi que divers petites douceurs pour le goûter rapportées lors de ma sortie dans ma famille.

Le collège ( CEG = Collège Enseignement Général) était vaste , sombre mais propre. La directrice, Madame Laumond, veillait à l'ordre et à la propreté . Le confort était spartiate , les dortoirs chauffés avec un poêle à bois, le ménage et la vaisselle assurés en partie  par les élèves ... l'école de la vie !

Les dortoirs étaient situés au rez de chaussée , le réfectoire la cuisine l 'appartement de la directrice et certaines chambres au premier étage.

On ne plaisantait pas avec la politesse , au moindre manquement nous pouvions être convoqués dans le bureau de Madame Laumond. C'était 3 ou 4 pages du livre d'histoire à copier ou à réciter ... mais cela pouvait aller jusqu'à la privation de sortie le samedi ... pas de punitions corporelles ou brimades mais cela pouvait être des travaux d'intérêt général ( ménage...) ...

Il faut dire que la directrice habitait dans le collège et rien ne lui échappait .

Les repas se passaient au réfectoire , une grande salle avec des tables de 10 ou 12 . La nourriture cuisinée sur place était simple et suffisante pour nourrir les corps et les esprits.

Le dimanche les internes qui le souhaitaient pouvaient assister à la messe de 11h à l'église d' Allassac. Les dimanches après midis d'hiver nous allions parfois au cinéma dans la salle du Combattant. Aux beaux jours la surveillante nous emmenait en promenade en rang par deux direction Le Bouchailloux  ou  La Roche ...

Il y avait  des salles de cours dans l'ancien bâtiment mais aussi dans le bâtiment plus récent qui accueillait l'école primaire de filles. Entre les 2 bâtiments , la cour de récréation était commune à tous servait également d'aire de sport.

Ainsi  est allée ma vie pendant quelques années avant de rejoindre d'Arsonval et plus de liberté après mai 1968 ..

Le hasard a voulu que j'y retourne quelques années plus tard ... pour y enseigner !

Amitiés à tous

Marie josée BOUDY ( née BLANC)



1 commentaire:

  1. Ah ah la boîte en bois ...ça ne m'étonne pas de toi Marie-Jo!!!! J'y étais quelques années plus tard...seulement quelques années... et je me souviens du grand escalier sur le côté du bâtiment, seul moyen d'accéder alors à la coopérative scolaire qui logeait sous les toits! Pendant des années cet escalier que je m'imaginais s'écrouler dans le vide m'a terrifiée...de nos jours, où il va bientôt falloir passer un agrément pour emmener nos chères têtes blondes aux toilettes cet escalier terrifiant serait prohibé!!!! Bien amicalement Sabine

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